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P4 armée : tout savoir sur le véhicule tout-terrain militaire en 2025
L’héritage du VLTT Peugeot P4 dans le paysage automobile de 2025
En cette année 2025, alors que l’électronique domine nos routes, se pencher sur le cas du Peugeot P4 revient à ouvrir un livre d’histoire à ciel ouvert. Ce véhicule, qui a marqué des générations d’appelés et de soldats professionnels, transcende aujourd’hui son statut d’outil pour devenir une véritable icône de la collection. Loin d’être un simple assemblage de tôle et de boulons, la P4 armée incarne une époque où la robustesse primait sur le confort, et où la mécanique se devait d’être réparable au milieu de nulle part, avec trois clés et un tournevis.
Ce 4×4 léger ne se contente pas de rouler ; il raconte l’histoire de la technologie militaire française des quatre dernières décennies. Si vous croisez ce baroudeur sur une route de campagne ou lors d’un rassemblement de passionnés, ne vous y trompez pas : sous son allure austère se cache une conception ingénieuse, fruit d’une alliance stratégique et d’un cahier des charges impitoyable.

Genèse d’un mythe : comment le P4 a remplacé la Jeep
Pour comprendre l’âme de ce véhicule tout-terrain, il faut remonter au début des années 70. L’armée française cherchait désespérément un successeur à la vénérable Jeep Willys, en service depuis 1944. Le programme VLTT (Véhicule de Liaison Tout-Terrain) a vu s’affronter trois géants tricolores. D’un côté, le Citroën C44 (basé sur le Volkswagen Iltis) et la surprenante Mehari 4×4 ; de l’autre, le Saviem TRM 500 (un clone de la Fiat Campagnola) et le TRM 2000 de Renault, plus orienté poids lourd tactique.
C’est finalement la proposition sochalienne qui l’a emporté en 1981. Le secret de sa réussite ? Un mariage de raison entre l’Allemagne et la France : le châssis indestructible du Mercedes Classe G, couplé à la mécanique éprouvée de la Peugeot 504 et la transmission de la 604. Cette hybridation a donné naissance à une machine capable d’assurer la mobilité des troupes sur n’importe quel terrain difficile, du sable du Sahel à la boue des Balkans.
Une conception taillée pour la mission et l’endurance
Ce qui frappe le plus lorsqu’on examine un P4 aujourd’hui, c’est l’absence totale de superflu. Tout est pensé pour la fonction. La sécurité n’était pas celle de nos standards actuels, mais elle reposait sur une fiabilité mécanique absolue et un arceau de protection caractéristique. Le P4 ne vous lâche pas. Son moteur, souvent le diesel XD3 de 2,5 litres, n’est pas un foudre de guerre, mais il offre un couple suffisant pour grimper aux arbres.
Au fil des années, le P4 a connu de multiples déclinaisons pour s’adapter aux exigences du champ de bataille. Il ne s’agissait pas seulement de transporter des hommes, mais de devenir une plateforme d’arme redoutable.
Les versions emblématiques qui ont fait l’histoire
Le P4 n’est pas monolithique ; il a su évoluer. On retrouve ainsi des configurations très spécifiques qui font aujourd’hui le bonheur des collectionneurs pointus :
- ⚙️ La version standard VLTT : La plus courante, destinée à la liaison et au transport de personnel, reconnaissable à sa bâche et ses portes épurées.
- 🚀 Le P4 Milan : Une variante « combat » modifiée pour embarquer le poste de tir de missile antichar Milan, transformant le véhicule de liaison en chasseur de chars.
- 📡 Le châssis long : Plus rare, cette version rallongée était souvent dédiée aux transmissions, équipée de postes radio complexes et offrant un volume de chargement supérieur.
Cette modularité est comparable à celle d’autres légendes du tout-terrain. D’ailleurs, pour ceux qui s’intéressent à la genèse des 4×4 utilitaires européens, il est fascinant de mettre en parallèle l’évolution du P4 avec celle de ses cousins britanniques, comme le Land Rover Série 1, qui partageait cette philosophie de simplicité brute.
| Caractéristique | Peugeot P4 Standard | Peugeot P4 P4P (Blindé) |
|---|---|---|
| Motorisation | Diesel XD3 (70,5 ch) | Diesel ou Turbo Diesel optimisé |
| Poids à vide | 1 750 kg | Env. 2 800 kg (selon blindage) |
| Capacité de franchissement | Pente 70% / Gué 60 cm | Pente 60% (due au poids) |
| Usage principal | Liaison, Transport, Radio | OPEX, Patrouille sous menace |
Le Peugeot P4 en 2025 : entre passion et préservation
Posséder une P4 armée aujourd’hui, c’est entretenir un devoir de mémoire. Les exemplaires réformés, qui arrivent sur le marché civil depuis plusieurs années, nécessitent une attention particulière. La rouille, ennemie jurée des bas de caisse et des passages de roues, est le premier point à surveiller. Cependant, la disponibilité des pièces mécaniques (grâce à la banque d’organes Peugeot de l’époque) rend la restauration plus accessible que pour certains véhicules étrangers.
L’intérieur, spartiate au possible, avec son tableau de bord minimaliste (souvent visible sur les photos d’archives, légende 18), nous rappelle que le luxe n’était pas une option. C’est cette authenticité qui séduit. On ne conduit pas une P4 pour la vitesse, mais pour les sensations mécaniques pures, le bruit du diesel, et cette certitude de pouvoir traverser un champ labouré sans arrière-pensée.
Conseils pour les futurs acquéreurs
Si l’aventure vous tente, gardez à l’esprit que ce militaire à la retraite demande de l’engagement. Voici quelques points cruciaux avant de craquer :
- Inspectez minutieusement le châssis pour détecter la corrosion perforante, surtout si le véhicule a dormi dehors.
- Vérifiez l’état de la bâche et des micas (vitres souples), qui vieillissent mal aux UV.
- Testez le blocage de différentiel arrière ; c’est un atout majeur en tout-terrain qui doit fonctionner parfaitement.
- Assurez-vous que la transformation civile (carte grise) est en règle, car l’homologation de véhicules militaires peut parfois être complexe.
En somme, le Peugeot P4 reste un témoin privilégié de notre histoire industrielle et militaire. Il est le lien tangible entre les appelés d’hier et les collectionneurs d’aujourd’hui, unis par la même passion de la mécanique durable.
Quelle est la consommation moyenne d’un Peugeot P4 ?
En usage mixte, un Peugeot P4 diesel consomme généralement entre 12 et 15 litres aux 100 km. Cette consommation peut augmenter significativement en tout-terrain ou si le véhicule est lourdement chargé.
Est-il possible de rouler tous les jours avec un P4 en 2025 ?
C’est possible mais peu confortable. Le P4 est bruyant, sa vitesse de pointe est limitée (environ 110 km/h, mais 90 km/h est plus raisonnable) et il manque d’équipements de sécurité modernes. Il est idéal comme véhicule de loisir ou pour des travaux en terrain difficile.
Quelle est la différence entre un P4 civil et un P4 militaire ?
Le P4 militaire était en 24 volts avec un équipement spécifique (éclairage black-out, supports d’armes, radio). Les versions civiles commercialisées à l’époque étaient en 12 volts avec un confort légèrement amélioré, mais sont beaucoup plus rares. La plupart des P4 sur le marché sont des militaires réformés et reconvertis.
Peut-on installer un moteur plus puissant dans un P4 ?
Techniquement, certains passionnés adaptent des moteurs turbo diesel de Peugeot 505 ou autres, mais cela rend le véhicule non conforme à son homologation d’origine sur route ouverte. Pour rester légal, il est préférable de conserver la configuration d’origine.
Journaliste automobile depuis 20 ans, ancien chroniqueur pour Auto-Rétro, passionné de mécanique et de storytelling.
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