Restauration
Tout savoir sur la renault 10 : histoire, caractéristiques et anecdotes
Être passionné par l’automobile ancienne, c’est souvent aimer dénicher ces modèles qui ont marqué l’histoire automobile sans nécessairement attirer tous les projecteurs. La Renault 10 en fait partie : une berline familiale de la seconde moitié des années 60 qu’on croise parfois lors des rassemblements, souvent bien conservée, mais jamais vraiment au centre des conversations, contrairement à une légendaire R8 Gordini. Pourtant, elle mérite qu’on prenne le temps de redécouvrir son histoire, ses atouts et aussi ses faiblesses, avec ce regard honnête qui anime les artisans et les collectionneurs authentiques en 2025. Pour quiconque souhaite restaurer, acquérir ou simplement mieux comprendre ce véhicule, il est temps de plonger dans les entrailles de cette mécanique attachante.
La Renault 10 : la berline qui voulait grandir
En 1965, la Régie Renault décide d’opérer un virage stratégique avec sa gamme familiale. À cette époque, la Renault 8 – compacte, robuste et bon marché – affronte déjà la concurrence de la Simca 1000. Cependant, la marque au losange perçoit une demande croissante pour davantage de standing. La clientèle familiale se développe et aspire à plus de confort sans pour autant pouvoir s’offrir les grosses berlines du segment supérieur. C’est dans ce contexte que naît la Renault 10 : une tentative de proposer une version plus longue, plus habitable et plus « chic », tout en conservant la base technique éprouvée de sa devancière. Elle incarne parfaitement la voiture familiale de transition, conçue pour séduire ceux qui voulaient monter en gamme tout en restant fidèles à un esprit populaire.

Un design étiré pour plus d’élégance
On reconnaît immédiatement ce modèle classique à son allure allongée, dépassant les 4,20 mètres, et à ses optiques spécifiques. La carrosserie se veut moins cubique que celle de la R8, adoptant une ligne plus élancée avec un capot avant qui s’étire et un coffre arrière affirmé. Cette recherche d’élégance discrète, sans exubérance, marque une rupture visuelle. À l’intérieur, bien que l’espace aux jambes à l’arrière reste limité malgré l’allongement extérieur, le niveau de finition progresse. On y trouve des options rares pour une française populaire de l’époque : accoudoir central arrière, sellerie en skaï soignée et moquettes épaisses, un véritable pas vers le « moyen de gamme ».
Mécanique et sensations : le compromis made in Renault
Fidèle à une architecture qui a fait ses preuves, la Renault 10 conserve le fameux moteur Renault Cléon-Fonte en porte-à-faux arrière. D’abord proposé en 1 108 cm³ développant 43 chevaux, il évolue ensuite vers une version 1 289 cm³ de 48 chevaux sur la version Major à partir de 1970. Ce quatre-cylindres est couplé à une boîte manuelle à quatre vitesses, réputée pour sa douceur, bien que le guidage demande une certaine habitude. C’est une mécanique qui ne cherche pas la performance pure, mais la fiabilité et la simplicité d’entretien, des valeurs que l’on retrouve sur d’autres utilitaires de la marque comme l’emblématique Estafette.
Une conduite typée « tout à l’arrière »
Prendre le volant d’une Renault 10, c’est redécouvrir les subtilités des propulsions à moteur arrière. La direction est d’une légèreté déconcertante, rendant la voiture très maniable en ville, mais demandant une attention particulière sur route ouverte. La sensibilité au vent latéral est une caractéristique bien connue des années 1960 : par grand mistral, la tenue de cap demande des corrections constantes. En revanche, la motricité est excellente, le poids du moteur appuyant sur le train arrière. Côté freinage, l’héritage est sauf avec quatre freins à disques (sur la majorité des modèles), une spécificité technique avancée pour l’époque qui garantissait une sécurité supérieure à la moyenne.
Comparatif technique : R10 face à la R8
Il est impossible d’évoquer la R10 sans la comparer à sa sœur aînée. Si la R8 a souvent servi de base pour des préparations sportives, rappelant l’héritage sportif Gordini, la R10 a joué la carte de la bourgeoisie tranquille. Voici les différences notables :
| Caractéristique | Renault 10 (1965-1971) | Renault 8 (1962-1971) |
|---|---|---|
| 🚗 Positionnement | Familiale « Bourgeoise » | Populaire Polyvalente |
| 📏 Longueur | 4,21 m | 3,99 m |
| ⚙️ Motorisation | 1 108 à 1 289 cm³ | 956 à 1 255 cm³ |
| 🎨 Style | Élancé, porte-à-faux longs | Compact, carré (« boîte à chaussures ») |
| 💰 Cote 2025 (Bel état) | 4 000 € – 9 000 € | 5 000 € – 25 000 € (hors Gordini) |
Ce tableau illustre bien la stratégie de la Régie : offrir plus de voiture pour un surcoût modéré, préparant ainsi le terrain pour la future Renault 12 qui viendra moderniser définitivement le segment avec la traction avant.
Restauration et entretien : les conseils de l’atelier
Pour le mécanicien amateur ou confirmé, la Renault 10 est un véritable terrain de jeu. Son architecture simple permet de tout démonter sans outillage complexe. Cependant, comme toute voiture française de cette époque, elle souffre de maux chroniques qu’il faut savoir anticiper avant l’achat ou lors d’une restauration.
Points de vigilance et astuces
La corrosion est l’ennemi numéro un. Les tôles de l’époque n’étaient pas traitées comme aujourd’hui. Une inspection minutieuse des soubassements, des passages de roues et des pieds de porte est indispensable. Voici une liste des éléments critiques à vérifier :
- 🔍 Les longerons et planchers : Sondés avec un tournevis, ils ne doivent pas croustiller.
- ⚡ Le circuit électrique : Souvent capricieux avec l’âge (masses défaillantes), une réfection des connectiques évite bien des pannes.
- 🛋️ La sellerie : Le skaï d’origine se craquelle souvent au soleil ; trouver un intérieur intact devient difficile.
- 🔧 Le refroidissement : Le radiateur situé à l’arrière doit être parfaitement propre pour éviter la surchauffe du Cléon.
- 🚗 Les joints de carrosserie : Ils sèchent et laissent entrer l’eau, accélérant la corrosion interne.
Si la mécanique est robuste, certaines pièces de carrosserie spécifiques à la R10 (différentes de la R8) deviennent rares. Il est parfois judicieux de se tourner vers des clubs ou des réseaux spécialisés, un peu comme on le ferait pour trouver des pièces de Renault 15 ou 17, des modèles qui partagent cette problématique de disponibilité.
L’héritage d’une discrète
Finalement, ce qui fait l’attachement à la Renault 10 en 2025, c’est sa discrétion et son authenticité. Elle n’a pas la prétention des sportives ni la popularité écrasante des icônes de masse. Elle raconte une autre histoire : celle des dimanches en famille, des départs en vacances sur la Nationale 7, le coffre avant rempli de bagages. Les anecdotes Renault à son sujet foisonnent, souvent liées à sa capacité surprenante à rouler dans la neige ou à son confort « pullman » comparé aux tape-culs de l’époque. C’est une voiture qui invite à la balade, le coude à la portière, pour profiter du paysage plutôt que du chronomètre, une philosophie qu’elle partage avec d’autres youngtimers incompris comme la Peugeot 104 dans ses versions plus sages.
Quelle est la principale différence technique entre une Renault 8 et une Renault 10 ?
Bien que basées sur la même plateforme, la Renault 10 possède un porte-à-faux avant et arrière plus important, offrant un coffre plus grand (bien que le volume utile soit limité par la roue de secours) et une allure plus statutaire. Mécaniquement, les bases sont identiques, mais la R10 a bénéficié d’évolutions moteur plus rapidement en série, comme le 1300 de la Major.
La Renault 10 est-elle une bonne voiture pour débuter en collection ?
Absolument. C’est un excellent choix pour un premier véhicule de collection. Sa mécanique est simple, accessible et pédagogique. Les pièces d’usure courante (freins, allumage, filtres) sont faciles à trouver car partagées avec d’autres modèles Renault. Seule la carrosserie demande une vigilance accrue.
Peut-on rouler au quotidien avec une R10 en 2025 ?
C’est possible pour de petits trajets périurbains ou ruraux, mais il faut garder à l’esprit qu’elle ne dispose pas des sécurités modernes (ABS, airbags). Sa sensibilité au vent et son freinage d’époque demandent de l’anticipation dans le trafic actuel. Elle est idéale pour le week-end ou les balades ‘slow life’.
Quelles sont les versions les plus recherchées ?
La version ‘Major’ avec le moteur 1300 (type 1192) est souvent privilégiée pour son agrément de conduite supérieur. Les modèles d’avant 1967 avec les phares ronds ont aussi leurs amateurs pour leur look plus proche de la R8, tandis que les versions à phares rectangulaires (après 1967) sont typiques de l’identité R10.
Théo adore expliquer simplement des choses compliquées. Quand il ne retape pas une Golf GTI, il écrit pour transmettre ses astuces avec clarté. Il aime faire comprendre le « pourquoi du comment », sans jargon, avec passion et précision.
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