Restauration
panther deville : l’histoire et les secrets de cette voiture emblématique
L’audace du design classique au cœur des années 70
Dans un paysage automobile contemporain souvent dominé par l’uniformité et l’efficience aseptisée, se replonger dans l’histoire automobile de la Panther De Ville est une bouffée d’oxygène. C’est un voyage vers une époque où l’extravagance n’était pas un défaut, mais un art de vivre. Robert Jankel, le fondateur de Panther Westwinds, n’était pas simplement un constructeur ; c’était un couturier de la tôle, un visionnaire qui, en pleine crise pétrolière, a osé proposer l’opulence des années 30 revisitée.
La Panther De Ville, produite de 1974 à 1985, n’est pas une simple réplique. C’est une interprétation libre, presque théâtrale, de la légendaire Bugatti Royale. Avec son immense capot et sa calandre en fer à cheval, ce véhicule de luxe hurlait sa différence sur le bitume britannique. Jankel a réussi le tour de force de marier un design classique assumé avec les réalités techniques de son temps, créant ainsi une silhouette inoubliable qui continue, en 2025, de faire tourner les têtes des puristes.
Une ingénierie automobile au service du prestige
Sous ses allures de limousine d’avant-guerre, la Panther De Ville cachait une ingénierie automobile pragmatique et robuste. Loin d’être une coquille vide, elle reposait sur une base technique éprouvée : celle de la Jaguar XJ. Ce choix n’était pas anodin. Il permettait d’offrir à une clientèle exigeante non seulement une esthétique ravageuse, mais aussi un confort de roulement moderne et une puissance respectable.
Les secrets de fabrication de ce modèle vintage résident dans cet assemblage hybride : une carrosserie artisanale, mêlant souvent l’acier et la fibre de verre pour les portes (issues de l’Austin 1800 pour l’anecdote technique), posée sur un châssis performant. Les acheteurs avaient le choix entre le six cylindres en ligne de 4,2 litres ou le majestueux V12 de 5,3 litres. C’était l’assurance de ne pas seulement paraître, mais d’avancer avec la noblesse requise par son rang.
Voici un aperçu des caractéristiques qui faisaient de cette auto un ovni sur la route :
| Caractéristique 🛠️ | Détail Technique ⚙️ | Impact sur la conduite 🏎️ |
|---|---|---|
| Motorisation | Jaguar XK6 (4.2L) ou V12 (5.3L) | Souplesse et couple onctueux, typique du grand tourisme anglais. |
| Châssis | Dérivé de la Jaguar XJ | Tenue de route surprenante pour un gabarit aussi imposant. |
| Suspension | Indépendante à l’arrière | Confort royal filtrant parfaitement les irrégularités de la route. |
| Direction | Assistée (Origine Jaguar) | Maniabilité préservée malgré un empattement gigantesque. |
La Panther Deville de l’idole : quand le rock rencontre l’aristocratie mécanique
S’il est une voiture emblématique qui incarne la démesure des années 70 en France, c’est bien la Panther De Ville ayant appartenu à Johnny Hallyday. Ce n’était pas simplement une automobile, c’était un prolongement de sa personnalité scénique : baroque, puissante et unique. Offerte par Sylvie Vartan en 1975, cette auto symbolisait une époque où les cadeaux se devaient d’être aussi grandioses que l’amour qu’ils célébraient.
Ce modèle spécifique est une mine d’or pour le patrimoine automobile français. Elle ne se contentait pas d’être rare ; elle était personnalisée à l’extrême pour le « Taulier ». Les rumeurs et les faits se mélangent souvent avec le temps, mais certains détails de cette commande spéciale restent gravés dans le marbre de la légende. On raconte que cette voiture, témoin de la vie tumultueuse de la star, aurait été perdue lors d’une partie de poker, ajoutant une couche de mythe à sa carrosserie déjà chargée d’histoire. 🃏

Le luxe sur-mesure : les secrets d’une personnalisation extrême
Ce qui distingue la Panther de Johnny des autres productions de Westwinds, c’est le niveau de finition intérieure et les détails « kitchs » mais assumés qui en font une pièce de collection automobile inestimable. Lors de sa vente aux enchères par la maison Osenat, les amateurs ont pu redécouvrir ces particularités qui font sourire ou rêver, selon la sensibilité de chacun.
Les éléments de personnalisation comprenaient notamment :
* 🎹 Un bouchon de radiateur unique : Orné d’un disque d’or, rappelant le statut de superstar de son propriétaire.
* 🛋️ Un intérieur opulent : Des sièges recouverts de vison, un summum de luxe controversé aujourd’hui mais signe ultime de richesse à l’époque.
* 📏 Une ergonomie adaptée : Un pédalier et une assise ajustés spécifiquement pour la stature du chanteur.
* 🎨 Une teinte bicolore : Soulignant les courbes néo-rétro inspirées de la carrosserie d’avant-guerre.
Ces détails transforment un objet industriel en une relique culturelle, prouvant que la valeur d’une voiture ancienne dépasse largement sa fiche technique.
Marché et passion : l’héritage de Panther Westwinds
Longtemps regardées avec une certaine condescendance par les puristes qui ne juraient que par les « vraies » anciennes, les néo-classiques comme la Panther Deville connaissent une réhabilitation méritée. En 2025, le regard sur ces créations a changé. On ne juge plus le pastiche, on célèbre l’audace d’un artisanat britannique qui a osé défier les normes.
La vente de l’exemplaire de Johnny Hallyday a mis en lumière cet engouement. Les prix, qui stagnaient parfois pour ce genre de véhicules atypiques, s’envolent dès lors qu’une histoire humaine forte y est attachée. C’est la revanche de l’émotion sur la raison pure. Posséder une Panther aujourd’hui, c’est revendiquer un goût pour le spectacle, pour une mécanique noble (le cœur Jaguar reste une référence) et pour une époque où l’automobile était un vecteur de rêve absolu. Le patrimoine automobile s’enrichit de ces histoires singulières, nous rappelant que derrière chaque calandre chromée se cachent des vies, des passions et parfois, des parties de poker mémorables.
Pourquoi la Panther De Ville ressemble-t-elle à une Bugatti ?
Robert Jankel, le créateur, a conçu la Panther De Ville comme un hommage stylistique à la Bugatti Royale des années 1930. Il souhaitait capturer l’essence du luxe d’avant-guerre (capot long, calandre en fer à cheval, ailes galbées) tout en utilisant des technologies des années 70.
Combien de Panther De Ville ont été produites ?
La production fut très limitée et exclusive. On estime qu’environ 60 berlines ont été fabriquées entre 1974 et 1985, ainsi qu’une poignée de cabriolets, ce qui en fait un modèle extrêmement rare sur le marché de la collection.
Quelle est la particularité de la voiture de Johnny Hallyday ?
Outre son propriétaire célèbre, cette Panther se distinguait par un intérieur tapissé de vison, des ajustements ergonomiques sur mesure et un bouchon de radiateur orné d’un disque d’or, cadeau de Sylvie Vartan en 1975.
Est-il facile d’entretenir une Panther De Ville aujourd’hui ?
Paradoxalement, oui, pour la partie mécanique. Reposant sur une base de Jaguar XJ (moteur XK6 ou V12, trains roulants), les pièces mécaniques sont disponibles. En revanche, les éléments de carrosserie et d’accastillage spécifiques sont quasi introuvables.
Journaliste automobile depuis 20 ans, ancien chroniqueur pour Auto-Rétro, passionné de mécanique et de storytelling.
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