Guides
Tout savoir sur la sierra cosworth rs : histoire, performances et conseils d’achat en 2025
La genèse d’une légende : quand la berline familiale devient bête de course
Dans l’univers des youngtimers, peu de véhicules incarnent aussi bien la démesure des années 80 que la Sierra Cosworth RS. À cette époque, Ford Europe traverse une période de creux et cherche désespérément à redorer son blason face à la montée en puissance des constructeurs allemands comme BMW et Mercedes. La réponse ne se fait pas attendre : il faut une voiture capable de gagner en compétition, spécifiquement en Groupe A. C’est ainsi que naît ce projet audacieux, transformant une berline tranquille en une véritable machine de guerre pour le rallye et le circuit.
L’objectif initial était clair : produire 5 000 exemplaires pour obtenir l’homologation. Le résultat a dépassé toutes les espérances. Présentée au Salon de Genève 1985, cette voiture de sport a immédiatement marqué les esprits par son kit carrosserie exubérant et, surtout, son aileron « pelle à tarte » devenu culte. Ce n’était pas qu’un exercice de style ; chaque élément, des élargisseurs d’ailes aux prises d’air, avait une fonction aérodynamique ou thermique précise pour refroidir la mécanique bouillante.
Une mécanique d’orfèvre signée Cosworth
Le cœur de cette bête est sans conteste son moteur. Ford s’est tourné vers son partenaire historique, le sorcier anglais Cosworth, pour développer le bloc YB. Ce 4 cylindres de 2,0 litres, coiffé d’une culasse à 16 soupapes et gavé par un moteur Cosworth turbocompressé Garrett T3, est une merveille d’ingénierie.
Pour nous, mécaniciens, soulever le capot d’une Sierra RS est toujours un moment particulier. On y découvre une architecture pensée pour la performance brute :
* 🚀 Un turbo soufflant à 0,7 bar (en version route) pour des accélérations explosives.
* 🔧 Des pistons Mahle forgés capables d’encaisser des contraintes énormes.
* 🏎️ Une puissance initiale de 204 chevaux, un chiffre colossal pour l’époque.
Ce bloc a permis à la Sierra de s’illustrer magistralement en compétition, notamment avec des pilotes comme Didier Auriol qui a su tirer la quintessence de cette propulsion sur les routes corses.
Performances et sensations : un caractère bien trempé
Parler des performances de la Sierra, c’est évoquer une époque où les aides électroniques étaient quasi inexistantes. Avec un 0 à 100 km/h abattu en moins de 7 secondes et une vitesse de pointe frôlant les 240 km/h, elle tenait la dragée haute à des sportives bien plus onéreuses. Mais au-delà des chiffres, c’est le « coup de pied aux fesses » typique des turbos « on/off » de cette génération qui définit son caractère.

Cependant, maîtriser cette cavalerie demande de l’humilité. Le châssis, bien que rigoureux, doit gérer une puissance qui arrive brutalement sur le train arrière. Sur le sec, c’est un régal d’efficacité grâce aux suspensions fermes et aux trains roulants triangulés. Mais attention, sur chaussée humide, la Sierra réclame un pilotage fin. Le train arrière peut se montrer baladeur si l’on est trop optimiste avec la pédale de droite en sortie de virage. C’est cette exigence qui rend la conduite si gratifiante pour les puristes.
Pour ceux qui cherchent une expérience similaire mais avec une transmission intégrale plus rassurante, il est intéressant de se pencher sur l’histoire de la mythique Ford Escort RS Cosworth turbo, qui a repris le flambeau mécanique de la Sierra quelques années plus tard.
Comparatif technique face aux rivales de l’époque
La Sierra n’était pas seule sur le ring. Elle a dû batailler ferme contre les références allemandes. Voici comment elle se positionnait face à ses concurrentes directes :
| Critère 🛠️ | Ford Sierra RS Cosworth | BMW M3 E30 | Mercedes 190E 2.3-16 |
|---|---|---|---|
| Puissance | 204 ch 🐎 | 200 ch | 185 ch |
| Couple | 276 Nm 💪 | 240 Nm | 230 Nm |
| 0-100 km/h | 6,8 s ⏱️ | 6,9 s | 8,1 s |
| Architecture | Turbo | Atmo | Atmo |
Ce tableau met en évidence l’avantage du couple offert par le turbo, rendant la Ford particulièrement efficace en reprises, là où ses rivales atmosphériques demandaient à être cravachées dans les tours.
L’ultime évolution : la Sierra RS500
Impossible de faire le tour du sujet sans évoquer le Graal : la RS500. Face à une concurrence qui s’affûtait, Ford a lancé cette édition 2025 (virtuellement parlant, car elle reste la référence absolue aujourd’hui) de la Sierra pour homologuer de nouvelles pièces en course.
🔧 Les différences majeures de la RS500 :
* Un bloc moteur renforcé avec des parois de cylindres plus épaisses.
* Un turbo Garrett T31 plus gros et un échangeur air-air majoré.
* Une deuxième rampe d’injection (soit 8 injecteurs au total !).
* Des modifications aérodynamiques subtiles, comme un becquet inférieur supplémentaire (le fameux « Gurney flap »).
Produite à seulement 500 exemplaires et transformée par Tickford, elle développait officiellement 224 chevaux sur route, mais les versions course dépassaient allègrement les 500 chevaux. C’est cette version qui a littéralement écrasé le championnat du monde des voitures de tourisme, dégoûtant parfois la concurrence par sa domination.
Conseils d’achat et inspection en 2026
Acquérir une telle légende demande de la prudence. Le marché de la collection automobile s’est envolé, et les prix en 2025/2026 reflètent la rareté du modèle. Une belle RS Cosworth « classique » se négocie désormais couramment entre 50 000 et 60 000 euros, tandis qu’une authentique RS500 peut atteindre des sommets vertigineux, dépassant parfois les 100 000 euros selon l’historique.
Voici mes recommandations de mécanicien pour ne pas se tromper :
1. 🔍 Traquez la rouille : C’est l’ennemie n°1 des Ford de cette époque. Inspectez les bas de caisse, les passages de roues, le bac à batterie et les planchers.
2. ⚙️ Historique moteur : Le bloc YB est solide, mais pointu. Vérifiez que les temps de chauffe et de refroidissement (pour le turbo) ont été respectés. Une fumée bleue à l’échappement peut signaler un turbo en fin de vie ou une segmentation fatiguée.
3. ⚠️ Attention aux « fakes » : Beaucoup de Sierra de base ont été maquillées en Cosworth. Vérifiez impérativement les numéros de série et la présence des renforts de châssis spécifiques.
4. 📉 Pièces détachées : Certaines pièces de carrosserie et d’accastillage intérieur deviennent introuvables. Assurez-vous que la voiture est complète.
La fiabilité est au rendez-vous si l’entretien est méticuleux. Cependant, gardez en tête que c’est une ancienne : les durites, les silentblocs et le faisceau électrique peuvent accuser le poids des années. Pour ceux qui hésitent ou qui trouvent la cote de la Sierra trop élevée, regarder du côté d’une Escort Ford Cosworth peut être une alternative pertinente, bien que sa cote soit également très soutenue.
Le design automobile de la Sierra, signé Patrick Le Quément, a su traverser les décennies. Ce qui passait pour de la science-fiction en 1986 est aujourd’hui un symbole fort de la culture youngtimer. Acheter une Sierra RS aujourd’hui, c’est préserver un morceau d’histoire du sport automobile, une époque bénie où la performance primait sur le consensus.
La Sierra RS Cosworth est-elle utilisable au quotidien ?
Oui, c’est tout à fait possible. Contrairement à une pure voiture de course, la Sierra offre un confort surprenant grâce à ses sièges Recaro et une certaine souplesse moteur à bas régime. Cependant, sa consommation et la rareté des pièces de carrosserie incitent généralement les propriétaires à la réserver pour les sorties plaisir le week-end.
Comment différencier une vraie RS500 d’une Sierra Cosworth standard ?
Visuellement, la RS500 possède un petit becquet supplémentaire sous l’aileron principal et des prises d’air modifiées (sans antibrouillards) pour refroidir les freins. Mécaniquement, le moteur a une deuxième rampe d’injection visible. Mais le juge de paix reste le numéro de châssis, qui doit être vérifié auprès des registres officiels RS.
Quels sont les points faibles mécaniques à surveiller ?
Le système électrique peut être capricieux avec l’âge. Le joint de culasse est un point sensible si la pression de turbo a été augmentée sans les précautions nécessaires. Enfin, la boîte de vitesses Borg-Warner T5 est robuste, mais les synchros peuvent fatiguer si la voiture a été brutalisée sur circuit.
Théo adore expliquer simplement des choses compliquées. Quand il ne retape pas une Golf GTI, il écrit pour transmettre ses astuces avec clarté. Il aime faire comprendre le « pourquoi du comment », sans jargon, avec passion et précision.
-
Actualités2 mois agopeugeot en 2025 : les nouveautés phares à découvrir cette année
-
Actualités2 mois agowheeler dealer france : les meilleures annonces de voitures à vendre en 2025
-
Guides2 mois agohonda crx v tec : histoire, performances et conseils d’achat en 2025
-
Guides2 mois agoAllumage moteur : techniques et astuces pour un démarrage sans faille en 2025
-
Essais2 mois agoPlongée au cœur de la rareté : essai de la Porsche 911 Carrera 2.7 Targa 1976, une pièce d’exception ex-Gendarmerie belge
-
Voiture1 mois agorenault spider : histoire, caractéristiques et héritage d’une icône sportive en 2025