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Renault 17 gordini : histoire, performances et conseils d’entretien en 2025
Plonger sous le capot d’une Renault 17 Gordini, c’est bien plus qu’observer une mécanique : c’est toucher du doigt une époque charnière de l’automobile française. Dans mon atelier, quand une de ces belles arrive, l’atmosphère change instantanément. Nous ne sommes plus seulement face à de la tôle et des boulons, mais devant un témoin privilégié des années 70, une période où le style audacieux tentait de cohabiter avec les premières contraintes énergétiques. Ce coupé, souvent éclipsé par ses grandes sœurs, mérite que l’on s’attarde sur ses entrailles et son histoire singulière.
Genèse d’une sportive bourgeoise : L’héritage Gordini en question
L’histoire de la Renault 17 Gordini est celle d’un pari audacieux. Au début des années 70, la Régie cherche à capitaliser sur le nom légendaire d’Amédée Gordini, le « Sorcier », tout en proposant un véhicule plus civilisé que ses prédécesseurs. Contrairement à la Renault R8 et son histoire marquée par la piste et le survirage, la R17 Gordini se positionne comme un coupé de grand tourisme. Elle apparaît en 1974, reprenant le flambeau dans un contexte où le confort commence à compter autant que le chronomètre.
Ce modèle est né dans la douleur du choc pétrolier, ce qui explique certains choix techniques qui font encore débat aujourd’hui. Elle partage sa structure avec la Renault R15, mais s’en distingue par ses quatre phares ronds et ses persiennes latérales caractéristiques. C’est une voiture de collection qui incarne le compromis : assez sportive pour amuser le conducteur, assez confortable pour traverser la France en famille.
Un design qui traverse les décennies
Esthétiquement, elle ne laisse personne indifférent. Sa ligne « fastback » et l’absence de montant central (sur les versions découvrables) lui confèrent une allure aérienne. Le détail qui tue ? Ses vitres de custode descendantes, souvent cachées derrière des ouïes en plastique noir ou en tôle selon les millésimes. En 2025, croiser une R17 Gordini dans son bleu de France ou un jaune vif est un véritable événement visuel.
L’intérieur est tout aussi typé. On y retrouve les fameux sièges « pétale », une innovation ergonomique majeure de l’époque qui offre un maintien latéral surprenant, même selon nos standards actuels. La planche de bord, avec ses casquettes futuristes pour l’époque, nous rappelle que Renault osait tout en matière de design.
Au cœur de la mécanique : Performances et spécificités techniques
Sous le capot basculant vers l’avant, on découvre le cœur de la bête : le bloc 1605 cm³. C’est ici que la magie opère, ou que les ennuis commencent, selon l’état de la mécanique. D’origine, ce moteur développait 108 chevaux DIN, une puissance respectable qui lui permettait de flirter avec les 185 km/h. Ce n’est pas une puissance démesurée, mais le poids contenu de l’auto change la donne.

La grande particularité de ce modèle mythique réside dans son alimentation. Elle fut l’une des premières françaises de grande série à adopter l’injection électronique Bosch D-Jetronic. Une technologie de pointe pour 1974, censée optimiser le rendement et la consommation. Cependant, la complexité de ce système a poussé de nombreux propriétaires, au fil des décennies, à le remplacer par une paire de carburateurs Weber, plus chantants et plus faciles à régler pour le mécanicien du dimanche.
Voici un résumé des caractéristiques techniques qui définissent ce véhicule :
| Caractéristique 🛠️ | Données Techniques 📊 | Ressenti en 2025 🏁 |
|---|---|---|
| Moteur | 4 cylindres, 1605 cm³, Injection (ou carbus) | Sonorité rauque, coupleux mais demande à monter dans les tours. |
| Puissance | 108 ch à 6000 tr/min | Suffisant pour s’insérer dans le trafic moderne et s’amuser. |
| Transmission | Traction avant, Boîte 5 vitesses | Guidage précis, bien étagée pour l’époque. |
| Poids | 1075 kg | Légèreté appréciable qui compense la puissance modeste. |
| Freinage | Disques ventilés AV / Disques pleins AR | Efficace, rassurant comparé aux tambours de ses concurrentes. |
Sur la route, le comportement est sain, typique d’une traction avant bien née, bien que le train arrière rigide puisse se montrer sautillant sur chaussée dégradée. Elle n’a pas la vivacité du train arrière de la Renault 12 dont les passionnés connaissent les limites, mais elle offre une stabilité supérieure à haute vitesse.
Conseils d’entretien et restauration en 2025
Posséder une Renault 17 Gordini aujourd’hui demande de l’attention. En tant que spécialiste, je vois trop souvent des modèles « maquillés » où la rouille fait son œuvre en silence. La corrosion est l’ennemi numéro un de cette voiture sportive. Les longerons, les bas de caisse et les entourages de pare-brise sont des zones critiques à inspecter impérativement avant tout achat ou projet de restauration.
Concernant le moteur, si vous avez la chance d’avoir une injection D-Jetronic d’origine fonctionnelle, conservez-la précieusement ! C’est ce qui fait la valeur historique de l’auto. Cependant, trouver des capteurs de pression ou des calculateurs en état de marche relève de la chasse au trésor. Pour les pièces détachées, il faut souvent se tourner vers les bourses d’échanges ou des événements comme le marché mensuel de Fos-sur-Mer, où l’on déniche parfois l’introuvable.
Check-list de l’acheteur avisé
Si vous envisagez d’acquérir ce morceau d’histoire, voici les points de vigilance absolus :
- 🚗 Corrosion perforante : Vérifiez les points d’ancrage du train arrière et les planchers.
- ⚙️ Système d’injection : Le ralenti est-il stable ? Y a-t-il des trous à l’accélération ?
- 🔌 Faisceau électrique : Les connexions des années 70 vieillissent mal, provoquant des pannes intermittentes.
- 🛋️ Sellerie : Les tissus d’origine sont fragiles et les refabrications conformes sont onéreuses.
- 🔧 Train avant : Contrôlez le jeu dans la direction, souvent présent sur les modèles kilométrés.
La place de la R17 Gordini dans le marché actuel
Longtemps boudée au profit des Alpine ou des R8, la cote de la Renault 17 Gordini grimpe en flèche. En 2025, un bel exemplaire peut se négocier entre 20 000 et 30 000 euros. Elle bénéficie de l’engouement global pour le héritage sportif Renault Gordini, attirant une nouvelle génération de collectionneurs qui cherchent une alternative stylée et utilisable.
Elle représente un investissement plaisir indéniable. C’est une auto qui suscite la sympathie et qui permet d’accéder à des rallyes de régularité ou des expositions statiques avec fierté. Pour ceux qui trouvent la Renault Ondine et son charme trop anciens ou trop sages, la R17 est le parfait équilibre entre vintage et modernité relative.
La Renault 17 Gordini est-elle fiable pour rouler le week-end ?
Oui, la base mécanique dérivée du bloc Cléon-Alu est très robuste. Les principaux soucis viennent souvent de l’injection électronique d’époque ou de la corrosion, mais une fois fiabilisée, c’est une auto qui supporte très bien les kilomètres.
Quelle est la différence entre une R17 TS et une Gordini ?
Techniquement, elles sont très proches. La Gordini (apparue après la disparition de la R12 Gordini) reprend le moteur de la TS 1605 cm³ à injection. La différence se joue surtout sur l’appellation marketing, quelques détails de finition, et le prestige du badge, bien que la barre stabilisatrice avant soit plus grosse sur la Gordini.
Peut-on encore trouver des pièces de carrosserie neuves ?
C’est très difficile. Contrairement à la mécanique qui partage des pièces avec d’autres Renault de l’époque, les éléments de carrosserie spécifiques (ailes, pare-chocs, vitrage) ne sont quasiment plus fabriqués. Le marché de l’occasion et les clubs de passionnés sont vos meilleures ressources.
Combien consomme réellement une Renault 17 Gordini ?
En conduite souple, comptez environ 9 à 10 litres aux 100 km. Si vous adoptez une conduite sportive ou si l’injection est mal réglée (ou remplacée par des gros carburateurs), la consommation peut grimper vers les 13-14 litres.
Théo adore expliquer simplement des choses compliquées. Quand il ne retape pas une Golf GTI, il écrit pour transmettre ses astuces avec clarté. Il aime faire comprendre le « pourquoi du comment », sans jargon, avec passion et précision.
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